22/01/2008

Le chant des anciens...


Papillonnements sur les arbres en fleurs
les douces saisons
ont repeint nos cœurs
gris de la mer
quand l’amer nous grise
écume en couleurs
sur nos peaux et chemises
et le vague à l’âme
nous rêvons à l’envie
marionnettes sans doigts
frises sur un mur, théâtre sans vie
frêle sanctuaire
quand le chant des anciens
nous revêt d’un suaire…

Nous lézardions en silence, à fleur du mur, hiéroglyphes désarticulés retraçant l’épopée de tous ceux qui révèrent un jour de devenir roi…

- t’es le roi des cons Lambda…

Ma couronne perdit un laurier qui vint d’un tintement à mes pieds épicer le vide de l’instant. Je regardai Abdel l’air décidé…

- j’ai dit pas de pétard aujourd’hui…la dernière fois t’as foutu le macchabée par terre…à mi chemin du cimetière…

- j’ai marché dans une ornière…

Réponse de faux-cul…

- cul de basse fosse même, tellement son mensonge y pue le shit…

Momo, apprenti boursier faisant dans la surenchère…

Trève…

Moui Aïcha, ramena toute la tractation de notre marché boursier au péjoratif du casse noix

- quelle casse-couilles celle-là! marmonna Momo

- oueld essouq ! meugla l’engin…pas un gramme de respect pour les anciens…

et de son pas pesant elle franchit le porche du 31 bis d’où s’élevait la douce mélopée des tolbas à laquelle se mêlait, crescendo, les lamentations des femmes…..

La mort, aveugle, n’était certainement plus très loin. Guidé par le chant des anciens et l’odeur de l’encens bientôt elle franchirai le seuil de la maison où le vieux Bâ Driss agonisait depuis plus de deux jours maintenant.
Les hommes, assis sur des chaises pliantes alignées des deux côtés de l’entrée, partageaient leurs souvenirs où se mêlait le futur défunt, tantôt souriants, tantôt affichants une mine consternée.

Des enfants jouaient devant la porte. Je trouvais fascinant et étrange leur détachement vis-à-vis de la mort qui leur semblait naturelle. Elle ne les attristait pas, sans doute n’avaient-t-ils pas encore conscience de leur propre éphémère…

Nous perdons cette valeur avec l’âge me dis-je…

- c'est la vie que nous perdons avec l'age ! me fait Momo

Le chant des tolbas se faisait plus fort, appelant la mort qui attendait au coin de la rue…

Nous franchîmes le porche…en même temps que la dame en noir…

paroxysme des pleurs....


Au chant des anciens
la terre
qui attendait au loin
exhalait l’humus
affamée de corps
putréfiant l’orémus…


© lambdaoui

3 commentaires:

Bélier a dit…

y a pas de match de Foot au Derb ?

Anonyme a dit…

le match de foot c'est par là

http://lambdaoui.blogspot.com/2005/11/la-vie-est-un-long-match-tranquille.html

:))

Bélier a dit…

J'ai lu ce long match de foot !
tu as raconté quelque part l'histoire de l'infirmière leila qui fait bander ou pas encore ?

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